L’univers de Sylvie Roduit : douceur, lumière et l’art des émotions dans le dessin
ACCUEILLIR L’ÉMOTION AVANT DE LA REPRÉSENTER
Lorsque je souhaite transmettre une émotion à travers mes traits, je dois d’abord accepter qu’elle me traverse. Avant même de penser au dessin lui-même, je prends le temps de l’accueillir simplement, sans jugement. Je lui laisse une place, un espace où elle peut exister librement, car c’est souvent dans cette présence silencieuse que naissent les plus belles connexions entre émotions et dessin.
DESSINER, C’EST AVANT TOUT RESSENTIR
En réalité, prendre un crayon, c’est bien plus qu’un geste artistique.
C’est aussi faire une pause, respirer, ralentir et me laisser rejoindre par ce que je ressens profondément.
Ainsi, je m’interroge : quelle est la nature de cette émotion ? Que réveille-t-elle en moi ?
A-t-elle une forme, une couleur, une texture ?
Évoque-t-elle un lieu, une image, un instant précis ?
Ces questions ne cherchent pas des réponses parfaites.
Elles ouvrent la porte à l’expérience sensible, celle où le ressenti devient guide et donne naissance à mon interprétation artistique.
C’est cela, dessiner les émotions la sérénité : laisser l’expression naître du cœur plutôt que de la volonté de bien faire.
L’ÉMOTION COMME MOUVEMENT INTÉRIEUR
Comme la vie, qui est en mouvement perpétuel, mes émotions voyagent également.
Elles se transforment, changent de visage et se déplacent à travers moi.
De ce fait, je peux les traduire différemment selon l’instant où je les vis.
Un même souvenir, une même émotion, peut s’exprimer autrement d’un jour à l’autre — plus douce, plus lumineuse ou plus dense.
CRÉER DANS UN MONDE QUI VA TROP VITE
Aujourd’hui, nous vivons dans une époque où tout va vite.
C’est une période de performance et de résultats, où il devient difficile simplement de s’arrêter et de s’écouter.
Pourtant, comment créer avec sincérité si nous ne prenons pas le temps d’aller à l’intérieur de nous-mêmes ?
Comment donner forme à ce qui vit en nous, si nous n’en avons plus conscience ?
REVENIR À SOI POUR RETROUVER LA SINCÉRITÉ DU GESTE
Ainsi, il devient essentiel de se reconnecter à cette part silencieuse de nous qui sait, qui ressent et qui observe.
C’est dans ce retour à soi que le geste prend sens, que la création devient sincère et que l’émotion trouve sa forme.
L’AUTHENTICITÉ, PONT ENTRE SOI ET LES AUTRES
Je ne cherche pas à traduire une émotion pour plaire ou être comprise.
Ce qui m’importe avant tout, c’est la façon dont moi, je la vis à cet instant précis.
Et paradoxalement, c’est cette sincérité qui touche les autres.
Car un dessin habité par une émotion véritable parle sans effort ni explication.
C’est cette authenticité profonde qui crée un lien invisible entre l’artiste et celui qui regarde.
DESSINER POUR HABITER SES ÉMOTIONS, quand les émotions rencontrent le dessin
En fin de compte, dessiner, c’est moins représenter qu’habiter.
C’est laisser une trace du passage de l’émotion, comme une empreinte légère sur le papier.
C’est aussi le souvenir d’un moment où je me suis permis de ressentir pleinement, sans retenue et sans jugement.
Sylvie Roduit Coia COROART
Pour aller plus loin dans votre exploration artistique et émotionnelle :
Pour approfondir le lien entre création artistique et régulation des émotions, lisez cet article : L’art-thérapie pour exprimer les émotions
