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L’IMPACT DU FOOT SUR LE CERVEAU

L’IMPACT DU FOOT SUR LE CERVEAU

Aujourd’hui je vous propose de vous expliquer l’impact du foot sur le cerveau et quand je parle de foot, nous allons évoquer plus précisément les têtes au foot. Ces coups de tête sont omniprésents dans les matchs alors que cela ne devrait plus être le cas depuis déjà très des années si on s’intéresse aux études qui ont été menées sur cette pratique.

Chaque coup de tête est un choc répété et le cerveau n’est pas équipé pour y résister. Chez les adultes, le ballon est parfois réceptionné à 120 km/h!  Je vous laisse imaginer la force de l’impact et encore plus quand ce dernier est répété fréquemment. Vous avez donc déjà compris que ce n’est pas les accidents au genou qui sont la blessure la plus inquiétante dans ce sport.

Dans cette article, nous allons parler spécifiquement du foot mais tout ce qui va suivre est également valable pour les sports tels que la boxe, le hockey sur glace, le football américain et j’en passe.

On connaît bien les risque de ces sports, on parle surtout des commotions cérébrales. Dans le foot, il faut prendre conscience que la tête est mise à rude épreuve que ce soit en faisant des têtes ou lors des diverses chutes où la tête va taper fort que ce soit au sol, sur un poteau, etc… ce qui peut fréquemment avoir pour conséquence une commotion cérébrale.

Lorsque nous recevons un coup à la tête ou au corps, notre cerveau (composé principalement d’eau) bouge à l’intérieur de notre crâne. C’est ce mouvement qui peut causer une commotion cérébrale et qui peut entraîner des changements dans notre façon de penser et de nous sentir. Les symptômes principaux immédiats ou tardifs sont notamment:

  • un état de confusion mentale,
  • des maux de tête,
  • des nausées,
  • une vision trouble,
  • des pertes de mémoire
  • et une difficulté à se concentrer.
  • Mais pas que..

Pour confirmer ce genre de traumatisme, un IRM ou un scanner est souvent indiqué mais ces derniers ne sont pas capables de trouver les lésions du cerveau de moins de 1mm. En effet, l’imagerie permet de démontrer des pertes de substance, des saignements ou des changements dans la constitution cérébrale qui ont une certaine taille. Des changements plus petits peuvent échapper à l’imagerie.

Les milliards de neurones de notre cerveau sont reliés entre-deux par des fibres que l’on appelle « axone ». ces axones permettent la communication entre les différentes parties du cerveau. Lors d’un choc, le cerveau dont la consistance est gélatineuse, s’étire ce qui implique des lésions de certains axones. La communication entre les neurones est alors coupée ce qui provoque la mort des neurones. L’axone va ensuite se désagréger et libérer des toxines qui vont détruire les cellules environnantes.

Il est impossible, pour les neurologues, de détecter les petites lésions dans la matière blanche du cerveau avec les moyens actuels. Toutes les lésions ne sont pas visibles sur un IRM ou un Scan. En cas de petites lésions non diagnostiquées, on peut avoir des problèmes sur:

  • l’accès aux mots,
  • l’aspect de la mémoire
  • et/ou des problèmes attentionnels
  • de la fatigue qui s’installe pouvant devenir chronique.

Cela peut être des lésions qui concernent plusieurs régions cérébrales et la communication entre ces régions n’est alors plus possible.

Lorsqu’il y a une atteinte cérébrale, on sait aujourd’hui que le cerveau se réorganise. Avant le choc, pour faire (par exemple) un petit mouvement de la main ou des doigts, c’était une petite région du cerveau qui s’activait. Après le choc, c’est des parties beaucoup plus grandes du cerveau qui vont contribuer pour pouvoir exécuter le même mouvement. C’est donc cette mobilisation accrue du cerveau qui explique la fatigue décrite par les patients. La fatigue persistante est un symptôme typique de ce genre de traumatisme.

Ces dernières années des études révèlent que le simple fait de faire des têtes au foot peut endommager le cerveau et malgré tout, on continue d’apprendre aux jeunes enfants de s’y entraîner, avec un cerveau qui, à ce moment là, est en pleine construction. Évidemment, tant que les enfants verront leurs idoles faire des têtes à la TV, il sera difficile de leur demander de ne pas les imiter mais les adultes dans tout ça ne sont-ils pas censés utiliser leurs connaissances pour protéger les enfants ?

Et pourtant, quand on explique que les têtes font perdre des neurones, la plupart des gens, surtout ceux qui ont fait du foot, en rigole, ils n’y croient pas… et pourtant.. Aux USA et à l’université de Montréal, des chercheurs pensent le contraire.

Le professeur Dave Ellemberg, neuropsychologue de l’université de Montréal dit que subir des commotions cérébrales dans une certaine tranche de vie combinée avec ces petits impacts à répétition va poser problème. Il y a des études qui ont été faites auprès de joueurs de football, qui nous indiquent que le risque de développer des symptômes comme la maladie d’Alzheimer est beaucoup plus élevée chez les sportifs que chez la population générale.

Certaines études montrent que les athlètes ont un vieillissement non naturel, un vieillissement sur le plan cognitif beaucoup plus rapide. Un des exemples qui confirme ces études est celui de l’équipe de foot anglaise, championne du monde de football en 1966. 40% des joueurs de l’équipe ont souffert de démence, c’est 8X plus que dans la population générale !

Ce que les gens ignorent encore à ce jour,  c’est que l’impact reçu par le joueur par une tête équivaut à un choc entre une voiture qui roule à 30 km/h et un mur de briques! L’un des problèmes avec ces petits coups à répétition c’est que les symptômes n’arrivent pas au moment de l’impact et ils s’enracinent doucement sans que les personnes ne s’en rendent compte. Mais on sait avec des études en imagerie cérébrale où l’on a pris des photos en début et en fin de saison, que les athlètes ayant eu des petits chocs à répétition sans avoir subi de commotion cérébrale auront des changements de la neurobiologie de leur cerveau. Soit des contacts qui se sont effrités, une réponse neuro électrique qui se sera affaiblie. Cette maladie c’est l’encéphalopathie traumatique chronique (ETC). Les impacts à répétition provoquent une accumulation d’une protéine toxique pour les autres cellules. L’accumulation de cette protéine s’observe aussi dans la maladie d’Alzheimer.

À la longue des petits impacts, le patient va ressentir des troubles cognitifs comme:

  • des troubles de mémoire,
  • des difficultés de concentration,
  • éventuellement des difficultés avec l’organisation de tâches quotidiennes

car ce sont les fonctions des lobes frontaux qui sont le plus fragile à ces petits impacts à répétition. Ces petits traumas peuvent également développer la maladie de Charcot qui est un trouble du système nerveux qui se caractérise par un affaiblissement des muscles et qui impacte les capacités physiques. Pour ceux qui connaissent le foot, c’est ce qui est arrivé à Patrick Grange qui était connu pour ses têtes qu’il pratiquait quotidiennement depuis l’âge de 3 ans – Lien d’un petit reportage sur P. Grange (en anglais). Il décède 17 mois après l’arrivée des premiers symptômes. La maladie de Charcot est encore mal comprise mais elle serait liée à une toxine libérée notamment en cas de trauma.

À l’époque personne n’était conscient de la dangerosité des coups de tête dans le foot, spécialement pour les jeunes mais maintenant que nous savons tout cela, il est important de partager ces informations au plus grand nombre.

Ces coups de tête sont très préoccupants quand on sait que dans les âges de 12 à 22 ans, le cerveau a une croissance de maturation, principalement dans la région frontale qui le rend plus vulnérable, pour ces raisons, il faudrait interdire complètement les têtes selon certains professeurs en neurologie, tout comme les coups à la tête à la boxe. Il y a assez de données scientifiques pour confirmer les conséquences qu’elles ont à court, moyen et long terme. À ce jour, il y a encore des études en cours et seulement quelques fédérations nationales qui ont déjà interdit les têtes chez les jeunes mais au niveau international aucune restriction ni aucune interdiction…

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